Jolie rencontre avec Elisa Tixen

elisaJ’ai rencontré hier au petit salon du livre de Villefranche sur Saône une blogueuse dont je suis les écrits, Elisa Tixen, qui présentait en compagnie de son éditrice ( éditions de la  Remanence, basées à Vénissieux), son premier roman « Sans traces apparentes ». Je l’ai acheté depuis un bon moment en numérique, il m’attend sur ma liseuse. Elisa est une femme charmante, nous avons discuté un bon moment. Je pense qu’on se reverra. Quant à son éditrice, elle m’a fait plaisir. Cette jeune femme m’a dit qu’elle avait une petite fille de 4 ans qu’elle a prénommée…Simone! Moi qui déteste mon prénom, de ceux dont je pense qu’on devrait les mettre aux oubliettes, et qui font croire à tout le monde qu’on a 60 balais même quand on en a 20…Elle m’a dit qu’effectivement tout le monde croyait que c’était une blague quand elle disait que sa fillette s’appelait Simone…Mais elle trouve que c’est un prénom plein de force ! Ah oui ! Je ne l’ai jamais envisagé sous cet angle, juste comme un prénom impossible à porter ! Bon, moi, je me sens moins seule, en compagnie d’une petite Simone de 4 ans !!!
Ici, présentation de la maison d’édition
et ici, le blog d’Elisa
Mais elle est dans mes liens depuis longtemps. Je l’ai rencontrée au hasard de mes recherches sur l’immigration au Canada, sujet sur lequel elle a une page, et cette personne, dans ce qu’elle écrit, dégage une vraie humanité. Son métier ( dont je ne vous parle pas )  dénote d’ailleurs ce tempérament empathique. La rencontrer a confirmé mon ressenti, et ce fut, oui, un bien joli moment. Me reste à finir son livre, déjà commencé.

L’automne dans le Maine, par Evelyne Holingue

Ce sera la seconde fois que je partage un billet d’Evelyne, expatriée aux USA, un pied en Californie, et un autre dans le Maine. Et je trouve qu’elle n’écrit jamais aussi bien que quand elle parle de sa cabane au bord du lac, dans cet état un rien mélancolique, où la nature est reine. 

Voici sous sa plume l’arrivée de l’automne dans son Maine. Très beau texte.

http://evelyneholingue.com/2015/10/14/ferme-pour-la-saison/comment-page-1/#comment-15516

Cinq photos, cinq histoires de Marie Dhollande, la dernière.

RÉVERBÈRE

07 18

« Je vis en un pays où il ne fait jamais nuit.

Quand les nuits trop lourdes s’abattent sur la ville, et quand la canicule étouffe la cité,
quand l’air raréfié stagne pesamment sur la moiteur des corps,
et qu’enfin le silence se fait,

la lumière impitoyable illumine les longues nuits sans sommeil … »

Marie, je te remercie pour cette très belle participation, car non seulement tu as l’œil, mais tu as la plume. J’espère que la présentation de ton travail ici emmènera quelques personnes sensibles vers tes photos, et qu’on continuera ainsi de temps en temps, à être de connivence.

J’en profite aussi pour vous dire d’aller voir et lire la participation de Bernhard, drôle, riche et poétique.

Ce que l’amitié peut faire, tout de même !

Cinq photos, cinq histoires, par Marie Dhollande ( 2 )

OCÉAN

08 51

« J’ai toujours aimé la mer.Ou qu’elle soit. Quelle que soit l’heure ou la saison.

Dans les ports les plus sombres, dans les criques fourmillantes de corps huilés ou dans les interstices des esplanades bétonnées, elle est là quand même.
Méprisante et superbe, se gaussant de ces humains prétentieux qui croyaient la dompter, elle lèche les goûts amers de leur petitesse sachant bien qu’un jour elle les dévorera.

Mes rives à moi sont atlantiques. Elles sont courants et vagues écumantes, elles sont sauvages et farouches. Elles sont baïnes perfides et calmes trompeurs. C’est l’Océan jamais rassasié à qui l’été, aux soleils complices d’insouciance, vient faire offrandes en ses pièges meurtriers.

J’ai toujours craint sa puissance masquée, cette force que souvent elle dissimule pour mieux happer l’oubliant. Je le sais traîtresse autant que belle, sournoise autant qu’attirante.
Alors je reste là, à écouter son chant, à me repaître de sa fraîcheur salée, laissant parfois la vague me caresser quand elle cueille la grève.
S’asseoir près de la frange écumeuse et poser son regard sur les horizons étirés, lisser inlassablement le soyeux du sable qui se creuse, lascif, sous la main.
Fermer les yeux pour mieux écouter, pour mieux ressentir : sous les paupières se jouent des couleurs chatoyantes de kaléidoscope, et le temps se suspend.
Du lointain parviennent parfois, portés brusquement par une gifle de vent, la gaité estivale et les cris des enfants.

Seule avec elle, en marge du monde, je me sens, tout simplement, profondément heureuse … »

11 159

IL Y A…

07 236« Il y a le jour de la lessive. Et puis celui des courses ; et ne vous avisez pas, surtout, de les décaler …
Il y a les journées qui commencent tôt, et le lent et rassurant cortège des gestes soigneux, toujours les mêmes, toujours aux mêmes heures.

Il y a la cuisine, dont tout un mur est occupé par une vaste cheminée dans laquelle on pourrait se tenir debout, si elle n’était encombrée d’un gros poêle en fonte (parce que le feu, voyez-vous, ça salit).
Et les carreaux de faïence bleue, le calendrier des postes, et le bahut de la grand-mère, avec son bois sculpté et son tablier de marbre.

Il y a là un vieux chat trouvé qui dort toute la journée, indifférent, sur une chaise, sa chaise, couverte de vieux chiffons proprement repliés, et une meute de chiens de toutes tailles qui convergent, alléchés par la bonne bouffe qui leur est ici réservée. Pourtant, « ils ont des maîtres, mais ils ne les caressent jamais, les pauvres bêtes, si c’est pas malheureux … ! ».
Et cependant, malgré les papattes boueuses qui vont et viennent, on pourrait manger par terre …

Il y a le salon, dans lequel on ne va que pour regarder la télé (le soir seulement, sauf pendant le Tour de France, pour les paysages) ; personne ne saurait dire la couleur du canapé puisqu’on ne le voit que protégé par une couverture, savamment repositionnée après chaque séance d’abandon télévisuel. Sur le napperon de crochet écru étalé bien au centre de la table basse, un bouquet artificiel darde faussement ses couleurs joyeuses.

Aux murs, quelques photos d’enfants, le bouquet d’anémones en provenance d’une ancienne boîte de chocolats, et une immuable peinture de cerf aux aguets, figé à l’orée d’un bois aux teintes automnales traversé par une rivière, alors qu’à l’arrière-plan, fume la cheminée d’une maison au toit de chaume.
Non, pas de canevas …

Pendant ce temps-là, l’imposante comtoise rythme les minutes de son lourd balancier.

Il y a l’ennui et la monotonie, et le défilé tranquille et rassurant de la vie qui s’écoule. Sans heurts, sans surprise. Quand hier ressemble à aujourd’hui, quand le moindre évènement occupe durablement les pensées, quand la moindre anicroche se transforme en souci, la rupture est totale, plus de passerelles possibles. Mais ça ressemble à du bonheur.

Quand vous arrivez du dehors, n’amenez pas dans vos bagages l’hostilité du monde, ne laissez pas vos peurs et vos angoisses envahir cet espace.
Naufragé, vous êtes sur une île : laissez-vous débarquer un instant, goûtez à ce mystère …Mais c’est peut-être, cependant, le seul endroit que je connaisse dans lequel je suis aussi heureuse d’arriver …. que de repartir !! »

Bilan du Challenge : cinq photos, cinq histoires

Je remercie Evelyne de m’avoir conviée à vivre cette expérience . Car c’en est une.

Le plus difficile étant de rester dans les limites que l’on s’est imposées en devenant blogueuse et d’être sincère. Il y a une différence entre parler de ce qu’écrivent les autres, et écrire soi-même pour parler de soi. Parce que là, on parle forcément et directement de soi. Heureusement tout ça est sans prétention aucune, si ce n’est d’échanger avec les personnes les plus fidèles de nos blogs, de faire connaissance avec les autres à travers des moments et des lieux de notre vie. Mais c’est difficile, croyez-moi, parce que l’on se penche sur des points forts ancrés dans notre mémoire, et ça peut faire un peu mal. Mais formidable exercice d’échange et de partage. Vous pouvez lire la participation de l’ami Bernhard/Lorentz, vraiment belle, et j’espère celle de Marie Dhollande , une de mes plus anciennes « suiveuses ». Et peut-être d’autres ? A voir…En tous cas, je réalise plus que jamais comme écrire est impliquant, et puis que j’aurais pu vous parler aussi du Finistère, de la Haute-Loire, de Marseille…Je l’ai fait dans des articles de retour de vacances, je pourrais vous en parler autrement, MAIS, ce blog est dédié à mes lectures avant tout et ce genre d’exercice restera occasionnel. 

SAM_3298

Vue depuis le sommet du Mont Mézenc, encore un endroit dont j’aurais pu parler…