Le pain, tout un poème…

Cuisson du pain                                                                                                                

 

Les servantes faisaient le pain pour les dimanches,

Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain,

Le front courbé, le coude en pointe hors des manches,

La sueur les mouillant et coulant au pétrin.

Leurs mains, leurs doigts, leur corps entier fumait de hâte,

Leur gorge remuait dans les corsages pleins.

Leurs deux doigts monstrueux pataugeaient dans la pâte

Et la moulaient en ronds comme la chair des seins.

Le bois brûlé se fendillait en braises rouges              

Et deux par deux, du bout d’une planche, les gouges

Dans le ventre des fours engouffraient les pains mous.

Et les flammes, par les gueules s’ouvrant passage,

Comme une meute énorme et chaude de chiens roux,

Sautaient en rugissant leur mordre le visage.

Émile Verhaeren, Les Flamandes

                    

          

L’ode au pain (extrait)

 

Nous irons, couronnés d’épis,
conquérir
terre et pain pour tous,
et alors la vie aussi
aura forme de pain,
elle sera simple et profonde,
                                                                                         innombrable et pure.
tous les êtres auront droit
à la terre et à la vie,
et ainsi sera le pain de demain,
le pain de chaque bouche,
sacré, consacré,
parce qu’il sera le produit
de la plus longue et la plus dure
lutte humaine.
elle n’a pas d’ailes,
la victoire terrestre :
elle a du pain aux épaules,
courageuse elle vole
et libère la terre,
comme une boulangère
que porte le vent

 

                                                                                                    Pablo Neruda

Compagnon : littéralement, la personne avec (cum en latin) qui l’on partage son pain (panis en latin) ; de compagnon vient le mot « copain ».

           La tranche de pain

Un enfant seul,                  

Tout seul avec en main

Une belle tranche de pain.

Un enfant seul

Avec un chien

Qui le regarde comme un dieu

Qui tiendrait dans sa main

La clé du paradis des chiens.

Un enfant seul

Qui mord dans sa tranche de pain,

Et que le monde entier

Observe pour le voir donner

Avec simplicité,

Alors qu’il a très faim,

La moitié de son pain

Bien beurré à son chien.

Maurice Carême

  Le pain, moi, je le mange comme du gâteau, S’IL EST BON !

Regardez et écoutez

 

On a ensuite envie de toucher et croquer ces pains ronds, encore chauds du feu de bois; de s’asseoir en haut de ces collines, dans l’odeur des lavandes et du pain ; et on se dit aussi qu’il va falloir sérieusement réfléchir à ce que nous mangeons.

J’en profite pour vous indiquer à St Georges de Reneins, deux frères, Pascal et Jean-Pierre Rollet, paysans boulangers en bio, au lieu-dit « la Curatte »; vente sur le parking de « L’arum des sables », RN6, face au supermarché Leclerc, du lundi au vendredi de 16h à 20h.

J’ai goûté : dé-li-cieux !!!