Les Quais du Polar fêtaient leurs dix ans d’existence durant ces trois jours. Et l’affiche avait, une fois de plus, de quoi faire rêver. Alors bon, vous commencez à me connaître, j’avais fait mon programme et ce samedi, avec mon mari, nous sommes allés faire le plein de futures lectures, et de rencontres mythiques !
71 auteurs invités, et invité d’honneur, pas moins que…James Ellroy. Affiches et autres objets marqués du Dalhia Noir, le grand monsieur ( il est très grand ) a attendu avec nous l’ouverture des portes du Palais du Commerce à 10 h, saluant à droite à gauche ses lecteurs – dont moi, oui – assez surpris de le voir là, chemise à ramages et mains dans les poches; ce sombre auteur à la réputation sulfureuse, plutôt souriant et comme en promenade, a passé la journée entière à discuter et signer, signer et discuter ( je ne vous raconte même pas la file d’attente !!! ).
10h, Hôtel de Ville, première conférence : Quand les légendes contre-attaquent: mythes, super-héros et légendes dans le polar, modérée par une journaliste du journal Le Point ( pas bien réveillée je pense, ses questions étaient un peu confuses ) face à Craig Johnson, Åsa Larsson, Emmanuel Grand et un géant, Warren Ellis, qui m’a bien fait rire. Il est arrivé, gigantesque, crâne rasé, barbichette et long manteau de cuir, il s’est installé, a croisé les bras, fermé les yeux, et a tapé un petit somme ! Ceci dit, il a répondu des choses très intéressantes chaque fois qu’il ouvrait un oeil , aux questions posées sur son premier roman, « Gun machine », son oeuvre se composant essentiellement de scénarios de comics, mais le personnage est déstabilisant ! Les plus pertinents ont été l’ami Craig et Åsa Larsson, nouvelle venue ( avec succès ) dans le polar nordique, nous parlant l’un des légendes cheyennes et craw et l’autre des samis, au Nord de son pays – la Suède – où elle vit.
Puis retour au Palais du commerce, où j’ai filé tout droit au stand tenu par les libraires du « Bal des Ardents », parce que s’y trouvaient Craig Johnson et aussi Bruce Holbert, dont le fascinant roman « Animaux solitaires » a été un grand moment de lecture. Encore un géant ! Et alors que je demande à sa voisine de traduire pour moi, un monsieur me dit : « Je vais le faire, moi ! » C’était Oliver Gallmeister lui-même, et j’ai pu lui dire ainsi toute l’admiration que j’ai pour son travail, les bonheurs de lecture que m’offre sa maison. Il m’a donc servi de traducteur pour m’adresser à Holbert, un colosse barbu à grosse voix qui m’a dit : « Ma grand-mère est montée à cheval jusqu’à 85 ans, elle ne faisait pas confiance aux voitures! » dans un rire tonitruant, rappel d’une scène que j’avais mise dans mon post sur ce livre : » Les chevaux ne tombent pas en panne et ils n’ont pas besoin d’essence. «
Imaginez la joie d’une lectrice comme moi, sortie de sa campagne pour serrer la main de son cow-boy préféré, discuter avec la très bavarde mais néanmoins sympathique et intéressante Maud Tabachnik, saluer l’espagnol Rafael Reig ( dont je suis en train de lire le livre ) un homme charmant et doux ( quand on le lit, la vache ! il cache bien son jeu ! ) qui a écrit une très jolie dédicace dans mon bouquin, Didier Daeninckx ( un fidèle des Quais ) , George Pelecanos ( waouh ! ), Tim Willocks ( écouté dans la semaine à la Grande Librairie), Victor del Arbol, Dominique Sylvain, Olivier Truc, Camilla Läckberg ( la cohue ! ), la liste est trop longue…Un regret : je ne suis pas arrivée à rencontrer R.J.Ellory, ce sera une autre fois, j’espère. Et nous avons pu voir l’exposition des planches originales du Dahlia Noir par Miles Hyman : splendide !( un aperçu ICI et son site officiel LÀ ), l’oeuvre de Jean-Luc Navette, tatoueur et illustrateur, noir, très noir, voire morbide.
Nous avons terminé la journée par une seconde conférence, encore plus intéressante que la première : le polar, comme un nouveau western, modérée cette fois par Michel Abescat, de Télérama. Nous avons retrouvé Craig Johnson, Ace Atkins, Bruce Holbert et Antonin Varenne, qui se sentait – physiquement – minuscule à côté de ces trois monstres en santiags ! La conversation s’est déroulée en abordant le thème des personnages, des codes de l’écriture et enfin des paysages; comment le western renaît inlassablement à travers d’autres genres, le polar s’y prêtant bien. Je m’abstiens de vous résumer tout ça, mais ce fut une heure et demie géniale, avec quatre auteurs très ouverts, bien que très différents. Nous avons regretté l’absence de Bertrand Tavernier qui devait mais n’a pas pu être présent; je l’avais écouté il y a deux ans, c’était extraordinaire. Cette rencontre se déroulait Chapelle de la Charité et le matin dans une salle de l’Hôtel de Ville, toutes deux pleines d’ors et de lustres. Quand j’ai vu Johnson après, il m’a dit que ça l’impressionnait, ce genre de lieu : « Eh ! On n’a pas ça chez nous, dans le Wyoming! Ah ah ah !!! » et de rire à gorge déployée. Il reste je crois le personnage le plus apprécié ( la queue pour ses dédicaces rivalisait sans soucis avec celle d’Ellroy ! ) sur ce festival où il revient régulièrement. Il écoute, il répond avec plaisir, on sent son goût des autres, et sa jovialité en fait un des types les plus sympathiques du moment !
J’ai pris quelques photos, mais je ne pense pas avoir le droit de les mettre ici. Je les partagerai en privé avec ceux qui le veulent.
Ce que je veux dire d’abord sur ces Quais du Polar, c’est qu’il y règne une ambiance formidable. C’est le genre lui-même, riche de ses multiples variantes et facettes, qui amène un public de tous horizons géographiques, sociaux et culturels et donne un mélange de très bon aloi. Disons les choses comme elles sont, ce festival présente un échantillon très large de lecteurs de tous poils, une réappropriation de la lecture s’opère par un large public hétéroclite, c’est formidable. Voir tous ces gens qui soupirent » Oh, j’aurais du venir avec une valise ou deux » ou « Ohlala ! Tout ce qu’il me reste à lire ! Je ne vais jamais y arriver ! » et votre Livrophage au désespoir devant ce même constat…
Et toutes les conversations qui se nouent entre de parfaits inconnus, tous ces amoureux des livres…Se sentir en famille, c’est ça…
Sur les Quais, ne sont payantes que les séances de cinéma et les animations des musées ( mais peu chères ), tout le reste est gratuit, l’enquête dans la ville, les visites de l’école de police, les ateliers pour les enfants, les lectures publiques, etc… volonté justement de faire de ce festival des rencontres populaires au plus beau sens du terme.
Je souhaite encore une très longue vie aux Quais du Polar, moments électrisants quand on aime ça.
Vous pouvez lire ICI ce qui était proposé cette année, ainsi que les résultats des prix attribués à chaque édition ( concours de nouvelles, prix du meilleur polar européen ) . Je vous répète juste qu’il y avait 71 auteurs – c’est pour ça que je vous laisse aller voir vous-même sur le site cette belle liste ! – , et 150 bénévoles . Vous y découvrirez aussi les évènements sur l’année, car les Quais restent là tout le temps, jeux, rencontres et expositions, ainsi que les adresses des librairies partenaires, à fréquenter sans modération!
Oh là là le rêve !!..
J’en reviens pas, qu’est-ce que ça a du être ! J’aurais tellement voulu y aller, je travaillais…
Tu y es restée les deux jours?
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Que le samedi, mais on s’est juré, quand mon mari arrêtera ENFIN de bosser ( en fin d’année je pense, j’espèèèère ! ) de se faire l’an prochain la TOTALE ! 3 jours de gourmandises bien noires !
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Que du bonheur, et ptet que l’année prochaine je pourrais enfin venir !
Quant à Craig, Bruce Holbert et Monsieur Gallmeister….Tu sais ce que j’en penses 🙂
Je pense que si un jour je le rencontre, je pourrai lui faire un câlin. En toute retenue, bien sûr.
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Vouais ! le câlin j’ai pas osé, mais je lui ai serré la main !
Et si tu viens aux Quais un jour, tu me dis, on boit un pot ensemble ! Holbert est très impressionnant, il émet des ondes puissantes, on sent un vécu dur et une certaine violence, il le dit lui-même. J’ai beaucoup aimé.
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Ca doit vraiment être intéressant de parler avec lui, parce que même dans « Animaux solitaires », on ressent qu’il a vu et vécu pas mal de choses quand même.
Avec plaisir, je te dirai !
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Des bises et bonne semaine !
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en effet…. on sent que tes doigts étaient hors haleine…. t’aurais du prendre un cheval…. Il y avait du beau monde, je suis un peu jaloux (pourtant c’est à une « encablure » de Grenoble)…. Merci pour ce récit polar-oïd.
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Oui, un cheval, j’y ai pensé, ç’aurait été la classe ! Mais je ne suis jamais montée à cheval, et du coup ça n’aurait pas été la classe du tout, mais la casse ! Sans rire, c’est génial ce festival,en tous cas, moi je m’y régale !
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Je suis désolée d’avoir raté tout ça ,en particulier James Ellroy ,j’aurais tant aimé assister à sa conférence !Ces belles rencontres te remontent le moral et te font oublier la médiocrité ambiante.L’année prochaine je bloque 3 jours.
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Vraiment, c’est une grande fête pour les amoureux du genre, comme nous ! Et puis ce qui se dit est passionnant. T’as raison, bloque 3 jours !
Ma fille ( photo ! ) va me raconter encore; elle a travaillé jusqu’à hier, et a pu échanger avec Marcus Malte, et Victor del Arbol entre autres. Elle m’a promis des photos
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Super programme. Photos super en prime. On s’y croirait. En tous cas cela donne envie d’y aller.
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Si un jour vous passez par là au bon moment…Plein d’Américains et moi je les adore !
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merci pour ce super compte-rendu ! J’en ai d’autant plus profité qu’il est différent du mien et j’adore la diversité ;-). En tout cas, notre passion est commune donc un grand merci, vraiment !
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Ben je n’y suis allée qu’une journée, alors… Mes photos sont pas terribles non plus, j’ai un appareil juste bon à photographier mes chats, pas Ellroy !!!
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ben pourtant ça devrait marcher puisqu’il se traite lui même de chacal 😉
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Yes !
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ET MES CHATS NE SONT PAS DES CHACALS !!!
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ahah, pas gronder 😉 (j’ai trop de respect pour les chats)
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Couché, Garfield !
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Garfield est toujours couché (ou presque) 😉
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Enthousiasme communicatif! au fait Miles Hyman a illustré une nouvelle de Philippe Djian.
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Je vais voir ça. Ces planches étaient très belles; il y avait les phases noir et blanc, puis la colorisation; c’est aussi beau dans les deux cas.Les scènes hyper violentes du Dahlia Noir rendues esthétiques
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