Lu hier, cet excellent roman du regretté Pascal Garnier, décédé en 2010.
Quelques courtes phrases :
« C’est un petit homme sépia de la tête aux pieds qui a toujours dû avoir le même âge, c’est-à-dire aucun. Un brouillard d’homme. »
Conversation avec un homme qui n’aime pas les pigeons, sur un banc :
« L’humanité finira encroûtée de merde de pigeon malade, parce qu’ils sont tous malades, ils vont, ils viennent, ils attrapent tout le pire du monde ! C’est triste. Une sorte de Pompéi, quoi. […] Moi, je suis contre les oiseaux, tous les oiseaux, y a trop de monde là-haut. C’est nos poubelles qui les attirent, nos monstrueuses poubelles. Moi, jeune homme, je ne laisse rien, je finis tout, je ne laisse pas une miette! J’ai même donné mon corps à la médecine. Il ne restera rien de François Dacis, rien! Comme si je n’avais jamais existé, et j’en suis fier !
– C’est tout à votre honneur.
– Je ne vous le fais pas dire. Tenez, entre nous…Même les anges, je m’en méfie.
– Oui, les anges. A force de voleter au milieu de tous ces volatiles interlopes, ils sont contaminés, grippe aviaire et compagnie, je vous le dis ! Avant, les anges avaient une bonne bouille de bambins bien nourris, ils soufflaient dans des trompettes, mais aujourd’hui, jeune homme, on dirait des drogués. Ils planent, ils planent avec un air de se foutre de tout!… »
La première et aussi la dernière phrase du roman :
« C’est un quai de gare désert où s’enchevêtrent des poutrelles métalliques sur fond d’incertitude. »
Oui, mais, les oiseaux…
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Ben oui, je sais ! Mais le type, là, il est pas bien normal, tu sais! L’autre, le personnage principal, il donne un croissant aux pigeons, et il tombe sur ce fada…Si tu lis le livre, tu trouveras toute une collection de gens qui tiennent des propos étranges. D’ailleurs, le type qui n’aime pas les oiseaux, à un moment il dit que ces oiseaux ( je résume, hein ) sont des étrangers, ils viennent de partout et amènent des cochonneries…Tu vois le genre…Et c’est drôle parce que Garnier l’a baptisé François Dacis !!!
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De l’humour noir un peu glauque, ça colle parfaitement à mon humeur du moment. 😀 Thanks !
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Du même auteur, « Lune captive dans un oeil mort », vraiment une réussite !!! Je vais en lire d’autres, c’est sûr
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